Eglise Saint Aignan
à Gevrey-Chambertin
Au milieu d’un océan de vignes et de forêt, dans un écrin de verdure s’offre à notre vue, la vieille église de Saint Aignan se dressant au dessus de Gevrey-Chambertin naguère appelé Gevrey en Montagne. L’église se trouve au pied du coteau sur un léger promontoire dit de Moterot.
La première église sur ce site date du IX ième siècle. Elle dépendait de l’évêque de Langres. Elle fut détruite en 1240 par le duc de Bourgogne Eudes IV suite à un différent avec l’abbé de Cluny, seigneur de Gevrey. Reconstruite en 1280, elle ne fut pas achevée. C’est en 1500 qu’elle prit sa forme actuelle.
Elle est en forme de croix latine et possède un seul collatéral au nord comme celle de Fixin avec qui elle a beaucoup de point de commun .
En 1848, à la suite d’un coup de foudre, elle menace ruine, mais elle est réparée, les travaux s’achèvent en 1854.
La toiture de laves est progressivement remplacée par des tuiles plates, ce sera fait pour le clocher en 1924, remise à neuf en 2004.
Le clocher date de la fin du XIII ième et du début du XIV ième, il abrite 5 cloches dont les deux dernières datent de 1945.
Le portail, début du 13ème siècle ; il possède un tympan nu d’une seule pierre à décor de colonnettes reposant à mi-hauteur sur des culots. Sur le bord de la corniche, une inscription à demi effacée apparait:
« HOEC EST DOMUS DOMINI BENEFUNDATA 1611 INTRENT SECURI QUI QUOERUNT VIVERE PUR »
Voici la maison du Seigneur bâtie sur de solide fondations; qu ils entrent sans crainte ceux qui recherchent la pureté de vie.
Trois des chapiteaux sont à feuilles nervurées et trois autres sont à motifs divers.
L’un des chapiteaux de droite présente une tête cornue, de sa bouche sortent des rinceaux de feuilles.
Sur le pilier gauche du porche on peut lire aussi , « CY GIT CLAUDINE CRASSOT QUI DECEDA LE 1er APVRIL 1611 », un blason accompagne cette épitaphe.
A droite, un petit bénitier fait corps avec le bâtiment.
En travers du passage sous l’auvent s’effrite lentement la pierre tombale de Jobert de Chambertin.
Auvent aurait été rapporté au 15ème siècle. Il est couvert de tuile plate au dessus du portail de l’église. Vaste et élégant, une superbe charpente de chêne soutient une couverture de petites tuiles. Certaines pièces de la charpente ont été choisies dans des arbres courbes.
Chevet à fond plat percé d’un baie en arc brisé, de baies rectangulaires, de jours circulaires et d’une baie en forme de croix. La tour-clocher carrée implantée en façade sud est percée de baies rectangulaires et en arc brisé avec abat-son. L’ensemble est muni de contreforts.
La sacristie date de 1500 et est adossée au gouttereau sud du chœur. Elle comporte deux travées.Les 2 clés de voute sont ornées d’une tête de Christ. Les deux culots porteurs des arcs de voutes sont ornés l’un de végétaux, l’autre d’un buste de vigneron grandeur nature portant serpette, coiffé d un bonnet enveloppant et vêtu d’une blouse. Visage grimaçant sous l’effet du travail des années 1500.
Histoire de Saint Aignan
Seulement quatre églises sont sous ce vocable en Côte d’or avec Ahuy, Magnien et Rouvres sous Meilly.
Saint-Aignan ou Agnan (358-453) nommé Anianus dans la litanie des saints.
Il serait né né en 358 à Vienne, en Dauphiné. Il fut évêque d’Orléans, à la suite de son maître Saint Euverte. Défenseur d’Orléans contre les Huns, il aurait fait repousser la vigne après le passage de l’envahisseur.
Il mourut en 453.
Son tombeau dans l’église qui lui est dédiée à Orléans, fut profané par les protestants, au XVIème siècle.
On lui attribue la guérison d’Aggripinus, chef des armées commandant la ville, qui, en récompense, lui accorda la libération de tous les prisonniers.
Nom, issu du latin « Anianus » (Anio, rivière des Sabins). Ou dérivé d’agnus, qui signifie Agneau.
Du grecque « agnê »= chaste innocent.
Fêté le 17 novembre
Les informations sur l’église St Aignan sont tirés du livre « l’église Saint Aignan Gevrey-Chambertin » d’Henri Magnien, avec l aimable autorisation de la famille.