Paroisse Gevrey-Gilly


Eglise Saint Symphorien
à Brochon

En 878, la villa Briscona donnera  son nom à Brochon dans les années 1550.

Sous le règne de Charlemagne, son ami Betto, évêque de Langres et Messi Dominici, préfet de Charlemagne, fit édifier à Brochon une « maison Dieu » sur les ordres de l’ empereur.  Son emplacement se situait à la place de l’église Saint Symphorien. A cette époque, dans les hôpitaux, une chapelle, maintenait la présence eucharistique à portée des malades.  Aujourd’hui, elle est le chœur de l’église St Symphorien qui était dédiée à la Sainte Trinité à sa fondation.

Le chevet de cette chapelle est orienté à l’Est et perforé d’un oculus eucharistique, permettant tout particulièrement aux lépreux de vénérer la Sainte Hostie, sans pénétrer dans le sanctuaire. Vous pouvez retrouver d’autres églises de notre paroisse munies d’un oculus eucharistique: Saint Philibert et  Morey Saint Denis.

 Un monastère masculin se tenait au sud de la chapelle, dans divers bâtiments dont celui qui devint la cure, et jouissait de jardins et d’une vingtaine d’ouvrées de vignes.
Le monastère des moniales et converses n’existe plus, mais un texte de l’Abbé Fyot, ancien historien dijonnais, laisse supposer que les bâtiments des sœurs hospitalisées étaient séparés de ceux des frères par une grande cour où se trouvait une chapelle dédiée à Saint Eloi, également à l’usage des habitants, disparue de nos jours. Une autre allusion au passé de ces deux monastères apparaît au cadastre communal avec le lieudit « Moustier » situé à l’est de la rue de la Maladière, juste en face du chevet de l’église.

Les hongrois ravagent la région et détruisent l’église de Brochon.
Elle est relevée par ses habitants en 1171 et pourvue d’un avant-chœur, celui qui est encore aujourd’hui. La tour du clocher a été bâtie plus tard. Remarquons, pour cette construction et déjà pour la chapelle hospitalière, la pauvreté des matériaux employés et leur disposition souvent maladroite.

Finalement, le travail des villageois a tenu le coup jusqu’à nos jours.
Le petit clocher carré de Brochon se fait discret, à peine plus haut que les maisons du voisinage. Il rappelle au passant qu’il veille depuis bien longtemps sur les paroissiens, et qu’il a vu passer sous son toit beaucoup de nouveaux baptisés, des mariés, et des défunts entourés de leurs familles, voisins et amis.

Au 17eme siècle, la population venant à nouveau à s’agrandir, la chapelle hospitalière devient église paroissiale sous le vocable de Saint Symphorien.
On se presse de construire une nef flanquée de deux bas-côtés. Mais les travaux mal conçus font que tout s’écroule.
Il faut recommencer cette fois plus simplement, avec une nef d’un seul corps.
En 1700, il faut entreprendre de sérieuses réparations, et l’éclairage est dispensé par des fenêtres agrémentées de vitres colorées.

Le grand portail d’entrée orienté à l’Ouest, comporte quelques marches, de sorte à rattraper le niveau du sol extérieur qui en plus élevé.
En 1952, pour protéger ce passage des intempéries, on a construit une assez vaste galerie couverte. Son soubassement est surmonté de piliers carrés en pierre blanche de Bourgogne, soutenant la toiture.
Sur la façade extérieure du grand pignon en haut du portail, de généreux donateurs avaient fait placer trois statues. L’une d’entre elles a disparu depuis longtemps.

Une personne célèbre à son époque, et qui s’est avisé de faire étape à Brochon en son hôpital, l’année 1238 est le cardinal Jacques de Vitry, qui venait récupérer une partie des reliques de Saint Médard de Soissons dans l’Aisne, qui avait été déposée à l’église Saint Etienne de Dijon pour les protéger des invasions normandes, et les restituer dans leur lieu d’origine.Une autre partie de ces reliques se trouverait à l’église Saint Saturnin de Vergy, consistant en des brindilles, débris d’une cabane en branchages ayant abrité la tombe du Saint, en attendant la construction de la basilique qui devait accueillir ses reliques.
Ces brindilles ont la réputation de soulager les maux de dents. Et Saint Médard est le patron des météorologistes. Rappelons le dicton « S’il pleut à la Saint Médard, il pleuvra pendant quarante jours plus tard. Mais Saint Barnabé peut tout réparer s’il ne pleut pas le jour
de sa fête ! ».

En ce qui concerne le mobilier, l’autel majeur de l’ancienne chapelle de la Sainte Trinité a été remplacé bien plus tard par un autel massif en marbre d’inspiration baroque.
Il est surmonté d’un tabernacle métallique en ferronnerie de couleur noire. La baie du chevet est garnie d’un vitrail d’art contemporain aux vives couleurs exprimant des figures allégoriques. C’est l’œuvre de Marc Henard, maître verrier, en 1960.

En tête de la nef, de chaque côté du nouvel autel de 1992, deux petits autels plaqués de pierres forment une sorte de transept. Chacun d’entre eux est surmonté d’une statue. Les deux statues sont de même facture. A gauche, une vierge à l’enfant. A droite, Saint Symphorien, patron de la paroisse depuis 1172.

Au clocher, une cloche datée de 1500 a été classée monument historique en 1943. Une autre cloche nommée Valentine a été installée en grandes pompes en 1873.

Le cimetière ancien qui jouxtait l’église au Nord et à l’Ouest a été désaffecté en 1928.

En applique au mur Sud de la Nef, quelques petites statues : le Saint Curé d’Ars, une Vierge, Saint Joseph avec Jésus enfant, un grand Christ en croix exprimant sa souffrance.

Au mur Nord, Sainte Thérèse de Lisieux, la chaire à prêcher puis une Vierge aux bras ouverts.

Plus près de l’entrée, une statue mutilée de Saint Sébastien, du 15ème siècle, et une Vierge à l’enfant du 15eme siècle, inscrite à l’inventaire des monuments historiques, tenant à la main un bouquet qu’elle offre à son Divin Fils. Grandement mutilée à la révolution, cette statue a été restaurée en 1890 par Monsieur Schanosky de Dijon.

Un autre Christ en Croix, plus petit, est fixé en haut du passage sous le  clocher et dominant l’autel. Lui aussi est très expressif de sa passion.

Deux niches excavées dans le mur du pignon contiennent des piscines dont l’une est baptismale.
Et, à portée de l’accueil, un beau bénitier en pierres polies érigé sur un pied, invite tous ceux qui entrent à se marquer du signe de la Croix.

La nef est meublée de solides bancs de chêne avec séparation et prie-Dieu sur lesquels sont gravés les noms des principales familles des 18° et 19° siècles à Brochon.

La sacristie abrite dans ses réserves un certain nombre d’objets liturgiques, croix, reliquaires, statuettes. 

Sur les conseils de la Commission diocésaine d’art sacré, en 1992, on a opté pour l’installation d’un autel de bois en tête de la nef.
L’ancien autel majeur du chœur conserve dans son tabernacle la réserve eucharistique.

Saint Symphorien

Symphorien, martyr de Bourgogne, jeune, noble et cultivé était fils d’un dignitaire romain à Autun et de mère gauloise. 

Symphorien était originaire de la ville d’Autun. Dès sa jeunesse, il excellait par une telle gravité de moeurs qu’il semblait prévenir la vieillesse.

Les païens (480) célébraient une fête de Vénus et l’on portait sa statue devant le préfet Héraclius. Symphorien qui s’y trouva ne voulut pas l’adorer; alors il fut battu longtemps et jeté en prison. On le fit sortir ensuite du cachot et comme on le forçait à sacrifier et qu’on lui promettait de grandes récompenses, il dit : « Notre Dieu sait récompenser le mérite comme il sait punir les péchés….. » Alors le juge, rempli de colère, porta une sentence de mort contre Symphorien. On le conduisait à l’endroit de l’exécution, quand sa mère lui cria de dessus le mur: « Mon fils, mon fils, souviens-toi de la vie éternelle: regarde en haut, et vois celui qui règne dans le ciel. Ta vie n’est point détruite, puisqu’elle est changée en une meilleure * ». Bientôt après il fut décapité, et son corps enlevé par les chrétiens fut enseveli honorablement.

Il s’opérait tant de miracles à son tombeau que les païens l’avaient en grand honneur. Grégoire de Tours rapporte qu’un chrétien ramassa trois pierres à l’endroit où son sang avait été répandu et qu’il les renferma dans une boîte d’argent revêtue de bois. Il la déposa dans un château qu’un incendie dévora tout entier; mais la boîte fut retirée intacte et entière dit milieu du foyer. 

Vingt-sept communes de France portent son nom.

Et nous pouvons conclure par cette prière de l’Abbé Lacoste, s’adressant à la
Vierge de Brochon offrant un bouquet à son fils :
« Que la Vierge bénie offre toujours à Brochon la fleur vivante de nos âmes à
son Divin Fils, en lui redisant comment elle en est devenue la mère. Pour que
son ardente prière nous obtienne les lumières de la foi avec les forces de la
grâce. Ces deux puissants leviers qui font les parfaits et les Saints ! »

Les Quatre Saints Couronnés

Une vitrine contenait les statues des Quatre Saints Couronnés. Ces statues, à présent égarées.
Elles faisaient référence à la confrérie des carriers de Brochon, tout comme la
statue de Saint Vincent l’est pour la Société des Secours Mutuels de
vignerons de Brochon, constituée en 1856 .

Les 4 Saints Couronnés sont aussi honorés par les carriers et tailleurs de pierre du bassin de Comblanchien.

Les origines de cette histoire des « Quatre Couronnés ».

Le lieu,
En Pannonie, ex Yougoslavie, à Sirmium, au temps de l’occupation romaine, aujourd’hui Sresmska Mitrovica. Là-bas sont exploités de magnifiques gisements de marbre et de porphyre.


Quatre travailleurs se faisaient remarquer parmi les six cents ouvriers présents sur le chantier.
Ils se nommaient Claudius, Nicostratus, Simproniatus et Castorius. Ils étaient chrétiens, mais en cachette. Cependant, on les voyait faire le signe de la Croix en se mettant au travail.

Un autre de leurs compagnons, Simplicius, qui n’était pas chrétien, mais se fit baptiser plus tard par l’évêque Cyrille d’Antioche au fond de sa prison, en attendant son prochain martyre. On se trouve donc en présence de 5 couronnés au lieu de 4. Le cours de l’histoire a gardé cette anomalie qui n’a jamais été rectifiée jusqu’à nos jours.

L’empereur de Rome Dioclétien  se trouvait en 306 dans cette
région de Pannonie. Promoteur de grandes constructions, il ne craignait pas de visiter les chantiers malgré son âge. Appréciant le travail minutieux de l’équipe des futurs couronnés, il leur confia de nombreuses commandes et les combla de rétributions. Mais un jour, après leur avoir fait sculpter un groupe de divinités païennes dans un énorme bloc de marbre, il leur ordonna de se joindre à lui dans son adoration. Les carriers artistes sculpteurs refusèrent tout net. Dioclétien ne réussit pas à les convaincre, et ce fut le drame.

Mis au supplice, on les fouetta à mort à coup de verges de fer. Pour se débarrasser de leurs corps, on les enferma dans des cercueils de plomb que l’on jeta dans le fleuve, probablement le Danube. Quarante-deux jours après, un chrétien du nom de Nicodème, repêcha les cercueils et les ramena chez lui. Plus tard, l’empereur Constantin, converti au christianisme et qui arrêta les persécutions, rapporta les restes des martyrs à Rome. Pour permettre leur vénération, on construisit sur l’éperon Nord du
mont Célius, une basilique. De nos jours, c’est une importante église de Rome.
Une dévotion se développa largement dans le sillon de ces martyrs sous le vocable de « Quatre Saints Couronnés » qui patronnent les professions de la
pierre, les carriers, les marbriers, sculpteurs et maçons.
 On les fête le 8 Novembre.