Paroisse Gevrey-Gilly


Eglise Saint Symphorien
à Brochon

Le toponyme de Brochon tire son origine de la Villa Briscona (878). On trouve dans des écrits de 1190 le nom de Brochun avant que ne s’impose la forme définitive de Brochon (1550).

Charlemagne, couronné empereur d’Occident en l’an 800, soucieux de préserver les indigents, prescrivit d’ériger dans les principales agglomérations des maisons de refuge appelées « Maison Dieu ».
lI en fit édifier une à Brochon par son ami Betto, évêque de Langres et Messi Dominici, ( préfet).  Elle était assez grande et se trouvait à l’emplacement de l’ église Saint Symphorien.

Le point central des hôpitaux à cette époque, était une chapelle, afin demaintenir la présence eucharistique à portée des malades.
C’est aujourd’hui le chœur de l’église St Symphorien qui, à sa fondation, était dédiée à la Sainte Trinité.

Le chevet de cette chapelle est orienté à l’Est et perforé d’un oculus eucharistique, permettant tout particulièrement aux lépreux de vénérer la Sainte Hostie, sans pénétrer dans le sanctuaire. D’autres églises de notre région sont munies d’un oculus eucharistique: Serrigny (où il est placé très bas), Saint Philibert (où il est placé très haut), Mirebeau, Morey Saint Denis.

Construite au XIIème siècle, l’église a été remaniée au XVème siècle, Placée sous le vocable de Saint-Symphorien, cette église abrite diverses statues notamment une statue en pierre calcaire de la Vierge à l’enfant. 

Un monastère masculin se tenait au sud de la chapelle, dans divers bâtiments dont celui qui devint la cure, et jouissait de jardins et d’une vingtaine d’ouvrées de vignes.
Le monastère des moniales et converses n’existe plus, mais un texte del’Abbé Fyot, ancien historien dijonnais, laisse supposer que les bâtiments des sœurs hospitalisées étaient séparés de ceux des frères par une grande cour où se trouvait une chapelle dédiée à Saint Eloi, également à l’usage des habitants, disparue de nos jours.

Les hongrois ravagent la région et détruisent l’église de Brochon.
Elle est relevée par ses habitants en 1171 et pourvue d’un avant-chœur, celui qui est encore aujourd’hui.
La tour du clocher a été bâtie plus tard.
Remarquons, pour cette construction et déjà pour la chapelle hospitalière, la pauvreté des matériaux employés et leur disposition souvent maladroite.

Finalement, le travail des villageois a tenu le coup jusqu’à nos jours.
Le petit clocher carré d e Brochon s e fait discret, à peine plus haut que les maisons du voisinage. Il rappelle au passant qu’il veille depuis bien longtemps sur les paroissiens, et qu’il a vu passer sous son toit beaucoup de nouveaux baptisés, des mariés, et des défunts entourés de leurs familles, voisins et amis.

Une personne célèbre à son époque, et qui s’est avisé de faire étape à Brochon en son hôpital, l’année 1238 est le cardinal Jacques de Vitry, qui venait récupérer une partie des reliques de Saint Médard de Soissons dans l’Aisne, qui avait été déposée à l’église Saint Etienne de Dijon pour les protéger des invasions normandes, et les restituer dans leur lieu d’origine.

Au 17eme siècle, la population venant à nouveau à s’agrandir, la chapelle hospitalière devient église paroissiale sous le vocable de Saint Symphorien.
On se presse de construire une nef flanquée de deux bas-côtés. Mais les travaux mal conçus font que tout s’écroule.
Il faut recommencer cette fois plus simplement, avec une nef d’un seul corps.
En 1700, li faut entreprendre de sérieuses réparations, et l’éclairage est dispensé par des fenêtres agrémentées de vitres colorées.

Le grand portail d’entrée orienté à l’Ouest, comporte quelques marches, de sorte à rattraper le niveau du sol extérieur qui en plus élevé.
En 1952, pour protéger ce passage des intempéries, on a construit une assez vaste galerie couverte. Son soubassement est surmonté de piliers carrés en pierre blanche de Bourgogne, soutenant la toiture.
Sur la façade extérieure du grand pignon en haut du portail, de généreux donateurs avaient fait placer trois statues. L’une d’entre elles a disparu depuis longtemps.

Sur les conseils de la Commission diocésaine d’art sacré, en 1992, on a opté pour l’installation d’un autel de bois en tête de la nef.
L’ancien autel majeur du chœur conserve dans son tabernacle la réserve eucharistique.

Saint Symphorien

Symphorien, martyr de Bourgogne, jeune, noble et cultivé était fils d’un dignitaire romain à Autun et de mère gauloise. 

Symphorien était originaire de la ville d’Autun. Dès sa jeunesse, il excellait par une telle gravité de moeurs qu’il semblait prévenir la vieillesse.

Les païens (480) célébraient une fête de Vénus et l’on portait sa statue devant le préfet Héraclius. Symphorien qui s’y trouva ne voulut pas l’adorer; alors il fut battu longtemps et jeté en prison. On le fit sortir ensuite du cachot et comme on le forçait à sacrifier et qu’on lui promettait de grandes récompenses, il dit : « Notre Dieu sait récompenser le mérite comme il sait punir les péchés….. » Alors le juge, rempli de colère, porta une sentence de mort contre Symphorien. On le conduisait à l’endroit de l’exécution, quand sa mère lui cria de dessus le mur: « Mon fils, mon fils, souviens-toi de la vie éternelle: regarde en haut, et vois celui qui règne dans le ciel. Ta vie n’est point détruite, puisqu’elle est changée en une meilleure * ». Bientôt après il fut décapité, et son corps enlevé par les chrétiens fut enseveli honorablement.

Il s’opérait tant de miracles à son tombeau que les païens l’avaient en grand honneur. Grégoire de Tours rapporte qu’un chrétien ramassa trois pierres à l’endroit où son sang avait été répandu et qu’il les renferma dans une boîte d’argent revêtue de bois. Il la déposa dans un château qu’un incendie dévora tout entier; mais la boîte fut retirée intacte et entière dit milieu du foyer. 

Vingt-sept communes de France portent son nom.

Brunogh, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons