Eglise Saint Germain de Paris
à Gilly-lès-Citeaux
A l’origine, « Gilliacus »était sans doute un Grand domaine gallo-romain. Par la suite, on rapporte que la terre de Gilly aurait été vendue à un certain Eleuthère qui en fit don à son fils Germain ( futur Saint germain, patron du village).Devenu évêque de Paris, Germain légua tous ces biens au monastère qui prit plus tard le nom de Saint Germain des-près. C’est ainsi que Gilly devint prieuré de l’abbaye bénédictine de Saint Germain.
Mais bientôt, le prieuré de Gilly allait se trouver encerclé par les possessions de Citeaux. La fondation de Cîteaux, confiée à Robert de Molesme, s’étendait sur la Côte et l’arrière-Côte. Les religieux de Gilly prirent ombrage de cette puissance menaçante et tentèrent de s’y opposer.
Les querelles devinrent constantes entre les deux communautés. dès lors, les Cisterciens cherchaient à prendre possession du domaine de Gilly. une occasion favorable se présenta à la fin du XIIIème siecècle, lorsque l’abbaye de Saint Germain traversa une grave crise financière; Contrainte d’aliéner une partie de ses biens, elle vendit le prieuré de Gilly aux Cisterciens.
Aux querelles religieuses succédèrent les querelles politiques. Le pouvoir exercé par les seigneurs laïcs n’entretenait pas des relations cordiales avec Cîteaux.
Au début du XIVème siècle, les moines entreprirent de fortifier leur prieuré de Gilly. Il leur servirait ainsi de refuge si l’abbaye était menacée et ils pourraient également entreposer à l’abri leurs précieuses récoltes. Les travaux menés à la hâtes donnent le jour à un château flanqué de six tours carrées et d’un donjon abrités par un rempart, le tout protégé par des douves. La nouvelle forteresse protégeait le prieuré, l’église, et le cimetiere; en cas de danger, les habitants du village pourraient se réfugier dans l’église.
Mais la forteresse monacale connut une série de vicissitudes. En 1393, un incendie détruisit une partie du prieuré et de l’église. Reconstruite en 1451, l’église fut de nouveau endommagée en 1698 lorsque la nef s’écroula.
L’église de Gilly connut donc un certain nombre de remaniements jusqu’à ce qu’elle atteigne sa facture actuelle.

L’architecture
L’église de Gilly a la forme d’une croix latine avec son clocher à droite de la façade et une petite chapelle basse à gauche. La partie la plus ancienne est constituée par le choeur. Celui-ci se compose de trois travées voutées d’ogives. l’ensemble des arcs et des nervures repose sur un faisceau de colonnes dans une envolée harmonieuse.
Le transept, conçu sur un plan assez vaste, a perdu comme la nef ses voûtes anciennes. A l’angle du croisillon nord, on peut administre une svelte tourelle, épaulée par un contrefort très plat et couronnée par un élégant lanternon.
Enfin, à l’est du croisillon sud, il ne faut pas manquer une magnifique baie murée, formée de deux lancettes surmontées d’un oculus.
Oeuvres d’art
L’église de Gilly possède plusieurs oeuvres d’art et divers objets interessants.
Tout de suite au-dessus de l’entrée, on peut remarquer un grand Christ en croix du XVIème. Les formes bien trapues trahissent leur facture bourguignonne.
La petite chapelle au sud abrite une Pièta moderne sculptée par Creusot. Remontant la nef, on arrive au transept. Les deux croisillons abritent de magnifiques autels ornées de guirlandes de feuillages et de roses entre deux pilastres cannelés du XVIIème. Un travail de restauration leur a redonné tout leur éclat. La statue de saint Germain trône au-dessus de l’autel du croisillon sud et celle de la Vierge portant l’Enfant Jésus dans le croisillon nord.
Tout le pourtour du choeur est garni de boiserie et de stalles datant du début de l’art classique.
Au centre, l’autel majeur. On ne peut s’en approcher qu’avec le respect car la richesse de son ornementation ne sert qu’à manifester la gloire de Celui qu’il abrite. La base constituée par un tombeau était ornée d’un antependium en cuir repoussé, peint et doré datant du début du XVIIème siècle. Il est au musée d’art sacré à Dijon.
Au dessus de l’autel, le tabernacle, contient la présence Réelle, le très Saint Sacrement signifié par la petite lampe rouge constamment allumée.
