Prière pour nos frères Musulmans

ND dIrakPère miséricordieux et trois fois Saint,

regarde avec compassion les musulmans

qui ne te connaissent pas ;

éclaire-les de ton Esprit-Saint

pour les conduire à la vraie foi.

Donne-leur de reconnaître en ton Fils Jésus,

le visage de ta divine miséricorde,

le seul Messie et Sauveur,

chemin, vérité et vie pour tout homme.

Vierge Marie, mère des peuples et fille de Sion,

oriente les regards des musulmans vers Jérusalem

où ton Fils apporta le salut à toutes les nations,

lui qui règne dans la Trinité Sainte

pour les siècles des siècles.

Amen.

 

Dialogue Interreligieux et Annonce de l'Evangile :

La Déclaration conciliaire sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes affirme : « L'Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes».1

[...] Sur la modalité de transmission aux non-chrétiens de la grâce salvifique de Dieu, toujours donnée par le Christ en l'Esprit et dans un rapport mystérieux avec l'Église, le Concile Vatican II s'est contenté d'affirmer que Dieu la donne « par des voies connues de lui ».2 La théologie cherche à approfondir cette idée. Ce travail théologique doit être encouragé, parce qu'il sert sans aucun doute à une meilleure compréhension des desseins salvifiques de Dieu et des formes de leur réalisation. Cependant, d'après ce qui a été rappelé jusqu'ici sur la médiation de Jésus-Christ et sur la « relation singulière et unique »3 entre l'Église et le Royaume de Dieu parmi les hommes — qui est en substance le Royaume du Christ sauveur universel —, il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l'Église comme un chemin de salut parmi d'autres. Les autres religions seraient complémentaires à l'Église, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu.

Certes, les différentes traditions religieuses contiennent et proposent des éléments de religiosité qui procèdent de Dieu,4 et font partie de « ce que l'Esprit fait dans le cœur des hommes et dans l'histoire des peuples, dans les cultures et les religions ».5 De fait, certaines prières et certains rites des autres religions peuvent assumer un rôle de préparation évangélique, en tant qu'occasions ou enseignements encourageant le cœur des hommes à s'ouvrir à l'action divine.6 On ne peut cependant leur attribuer l'origine divine et l'efficacité salvifique ex opere operato qui sont propres aux sacrements chrétiens.7 Par ailleurs, on ne peut ignorer que d'autres rites naissent de superstitions ou d'erreurs semblables (cf. 1 Co 10,20-21) et constituent plutôt un obstacle au salut.8

Avec l'avènement de Jésus-Christ sauveur, Dieu a voulu que l'Église par lui fondée fût l'instrument du salut de toute l'humanité (cf. Ac 17,30-31).9 Cette vérité de foi n'enlève rien à la considération respectueuse et sincère de l'Église pour les religions du monde, mais en même temps, elle exclut radicalement la mentalité indifférentiste « imprégnée d'un relativisme religieux qui porte à considérer que “toutes les religions se valent” ».10 S'il est vrai que les adeptes d'autres religions peuvent recevoir la grâce divine, il n'est pas moins certain qu'objectivement ils se trouvent dans une situation de grave indigence par rapport à ceux qui, dans l'Église, ont la plénitude des moyens de salut.11 « Tous les fils de l'Église doivent [...] se souvenir que la grandeur de leur condition doit être rapportée non à leurs mérites, mais à une grâce spéciale du Christ ; s'ils n'y correspondent pas par la pensée, la parole et l'action, ce n'est pas le salut qu'elle leur vaudra, mais un plus sévère jugement ».12 On comprend ainsi que, suivant le commandement du Seigneur (cf. Mt 28,19-20) et comme exigence d'amour pour tous les hommes, l'Église « annonce, et est tenue d'annoncer sans cesse, le Christ qui est “la voie, la vérité et la vie” (Jn 14,6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s'est réconcilié toutes choses ».13

1: Conc. OEcum. Vat. II, Décl. Nostra aetate, n. 2
2: Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n. 7
3: Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, n. 18

4: Ce sont les semences du Verbe divin (semina Verbi), que l'Église reconnaît avec joie et respect (cf. Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n. 11 ; Décl. Nostra aetate , n. 2)
5: Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, n. 29
6: Cf. ibid. ; Catéchisme de l'Église Catholique, n. 843
7: Cf. Concile OEcum. de Trente, Décr. De sacramentis, can. 8, de sacramentis in genere : DH 1608.
8: Cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, n. 55
9 : Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 17 ; Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, n. 11.

10: Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, n. 36
11: Cf. Pie XII, Encycl. Mystici corporis : DH 3821
12: Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 14.
13: Conc. OEcum. Vat. II, Décl. Nostra aetate, n. 2

Le texte ci-dessus est extrait de "Dominus Iesus" - Texte intégral : cliquez ici.

Sur le rapport entre foi et raison : Discours de Benoît XVI à Ratisbonne : cliquez là.